Les 4 et 5 mai derniers, toute la division des Troisièmes a eu la chance de partir en Normandie pour visiter des lieux chargés d’Histoire qui n’ont pas laissé les élèves indifférents. En découvrant le mur de l’Atlantique, en visitant les cimetières américain et allemand ou en explorant les ressources du Mémorial de Caen, les cours étudiés cette année ont pris un tout autre relief et leur réflexion sur le devoir de mémoire a pu prendre sens. Nous leur laissons le soin d’en rendre compte :
« Le cimetière américain est extrêmement différent de ceux dans lesquels nous avons l’habitude de nous rendre. En effet, lorsque j’y suis rentrée, j’ai immédiatement été frappée par son aspect « vivant » et même beau à voir. Je me suis demandée pourquoi on voulait ainsi embellir un lieu marqué par des souvenirs d’horreur, de guerre de mort. Ce n’est pas ce qu’on met d’habitude en valeur. Il y a un contraste entre la beauté de ce cimetière et la mort ou la guerre auxquelles il fait référence ». Méryl
« La visite du cimetière de Colleville m’a rempli d’émotions : de la tristesse bien sûr, beaucoup de respect aussi et de l’admiration. Cela m’a donné une autre vision de l’être humain : j’ai vu jusqu’où il pouvait aller pour faire le mal, mais aussi jusqu’où il pouvait aller pour faire le bien, en se battant jusqu’à la mort pour un pays qui n’était pas le sien, avec beaucoup de courage. Je ne sais ce qui aurait pu se passer sans l’intervention des soldats américains, mais peut-être que la France serait toujours sous domination allemande ? » Romaric
« Cette visite m’a touchée. J’ai eu envie de mieux comprendre pourquoi on en était arrivé à la guerre. J’ai eu envie d’aller plus loin et d’apprendre de nouvelles choses sur la guerre, autres que celles qu’on avait vues en cours. » Ellie
« J’ai ressenti un choc, dans le cimetière allemand, quand j’ai appris que le plus jeune soldat enterré là avait 14 ans ! Il y avait aussi un soldat américain au cimetière de Colleville qui était mort à 16 ans : il avait menti sur son âge pour pouvoir entrer dans l’armée. « Alban
« Le mémorial de Caen se présente comme un bâtiment immense, sans aucune fenêtre sur l’extérieur. A l’intérieur, l’aménagement des salles nous amène à ressentir la vie des personnes pendant la guerre. Ainsi, dans la salle consacrée à l’occupation, on ressent vraiment l’oppression par des murs noirs et étroits. » Thomas
« En sortant du mémorial, j’avais en moi beaucoup de tristesse et de compassion au vu de la gravité des événements dont les souvenirs sont réunis et exposés à l’intérieur. J’ai ressenti beaucoup de tristesse en pensant au fait que des adolescents de mon âge ont subi des atrocités pareilles. Cette visite m’a confortée dans l’idée que je ne veux pas voir une telle horreur se reproduire. En classe, on étudie la guerre de façon abstraite et globale, alors que dans cette visite on a vraiment exploré la vie de milliers de victimes.» Salomé
« Alors que je voyais tous ces lieux historiques, je me suis posé une question : pourquoi vient-on en Normandie visiter des lieux qui semblent n’avoir aucun rapport avec nous ? J’ai eu la réponse, je crois, quand je me suis dit que nous ne devons pas oublier le passé et ces années sinistres car c’est grâce aux milliers de soldats morts que nous vivons libres aujourd’hui. Que se serait-il passé si le débarquement n’avait pas eu lieu comme prévu ? » Isaac
